Une allégorie prospective
Cette représentation stylisée d’une autoroute est censée
illustrer les prévisions des lecteurs du New York Times pour 2007 dans le
secteur des medias. Si une allégorie doit « être transparente pour être
comprise » (1), il est clair que
De fait, il n’y a dans l’exercice de prospective que deux indications intéressantes. L’une émane du dirigeant anonyme d’un groupe opérant dans les medias : les entreprises concernées trouveront le moyen de « faire du volume » dans les supports numériques pour compenser leurs pertes dans les supports traditionnels, si toutefois elles évitent de se cannibaliser. Formulée par un professeur à l’Institut de Technologie de Rochester, l’autre projection est plus classique puisqu’elle annonce une année de consolidations, c'est-à-dire de fusions et d’OPA.
Confrontée à un récit peu homogène, Cathy Hull construit son allégorie en convoquant des symboles routiers et des situations de circulation connus du plus grand nombre de lecteurs : tout droit ou sortir. Ces situations-types conduisent par analogie vers des choix eux aussi familiers : tout droit, c’est foncer, aller vite et loin ; sortir, c’est ralentir, économiser. Là encore, ces deux options se déclinent : aller vite et loin, c’est prendre des risques ; sortir, c’est la prudence.
Tous comptes faits, et compte tenu du flou de l’article et de l’intertextualité chère à Umberto Eco, cette allégorie corrobore bien l’affirmation de Roland Barthes selon laquelle « l’image est plus impérative que l’écriture car elle impose la signification d’un coup, sans l’analyser, sans la disperser . »
(1) Cité dans l’indispensable « Dictionnaire de l’image » aux éditions Vuibert